Les tâches de sang

 

   Devant une trace de sang présumée, il faut d’abord déterminer s’il s’agit bien de sang, puis s’il s’agit de sang humain avant d’essayer d’identifier son propriétaire. La caractérisation du sang a bénéficié des travaux de nombreux chercheurs. En 1853, le médecin polonais Ludwig Teichmann mit au point une méthode de détection microscopique de l’hémoglobine fondée sur sa transformation en cristaux d’hémine. Un test similaire verra le jour en 1912, dû au japonais Masaeo Takayama, fondé sur la formation d’hémochromogène. En 1862, le chercheur hollandais Izaak Van Deen inventa un test utilisant le gaïac qui permettait de présumer la présence de sang et l’année suivante le chimiste allemand Christian Schönbein (1799-1868) remarquait la capacité de l’hémoglobine à faire mousser l'eau oxygéné.  En 1904, Oskar et Rudolf Adler amélioraient ce type de test en utilisant de la benzidine, une nouvelle substance synthétisée par Merck. Tous ces tests sont fondés sur les propriétés pseudoperoxydasiques ou catalasiques de l’hémoglobine mais une confirmation fondée sur des méthodes plus spécifiques est nécessaire en raison de leur manque de spécificité. L’identification de l’origine humaine d’une tache de sang est déterminée par des méthodes immunologiques. L’utilisation de sérum spécifiques capables d’agglutiner ou de précipiter spécifiquement des éléments du sang humain permet de le distinguer du sang des autres animaux. L’origine précise du sang est plus difficile à établir.

 

 

Les enquêteurs de la police scientifique sont bien mieux équipés que nous.
Grâce à la lumière bleue ou rouge, ils peuvent observer des contrastes sur certaines surfaces qui ont été souillées par le sang.
La lumière ultra-violette va, elle, révéler les traces invisibles de sang.
Elles peuvent aussi être révélées par des tests chimiques. Par exemple, un linge imbibé de sang, même après lavage, peut être discriminant.
Le tissu même lavé va réagir au contact de l'eau oxygénée, la faire mousser et donc trahir le crime.

La disposition des taches est aussi un indice en soi. Leur situation, leur nombre et leur texture renseignent sur la chronologie des différentes séquences du crime.

 

 

Le sang fait malheureusement partie du quotidien des scènes de crime, impossible donc de l'ignorer. De plus, il est l'un des plus précieux indices dont les enquêteurs disposent le plus souvent. A partir de quelques échantillons, on peut retrouver des données très diverses et mieux comprendre toutes les séquences d'un accident ou d'un homicide.